Sous-sols

Tous les urbanistes se demandent comment densifier la ville, c’est-à-dire réussir à résoudre l’équation délicate consistant à offrir aux habitants plus de place ou de nouveaux espaces sans construire davantage. La réponse la plus fréquente vient souvent du haut, les toits étant regardés comme les nouveaux lieux de vie avec vue sur la ville. Une autre solution existe pourtant et est appelée à un bel avenir : occuper les sous-sols. Après le haut, le bas. Situé à deux pas des Champs-Élysées, un ancien parking désaffecté va ainsi être transformé en immense « hôtel logistique » d’une surface de stockage de 10 000 m². Le plus grand de France. Il permettra aux commerces parisiens d’entreposer leurs marchandises livrées grâce à des mobilités douces. Les travaux devraient se conclure fin 2025. La plus belle avenue du monde aura ainsi son plus bel espace de stockage du monde… À deux pas du Centre Pompidou, rue du Grenier Saint Lazare, un lieu souterrain de même nature existe déjà. Construit dans un ancien parking, ce « grenier de quartier », un nom particulièrement bien trouvé, offre à ses habitants, des points de recharge pour vélos et trottinettes électriques, des places pour des vélos cargos et des casiers de retraits en tous genres. Le projet (lauréat de l’appel à projets « Réinventer Paris ») accueille aussi des espaces de stockages de marchandises et de biens personnels, dans ses niveaux -2 à -6, car le quartier, marqué par une forte densité de commerces et d’habitations, contraint ceux-ci à se contenter de petites surfaces en raison du prix du mètre carré. Voilà de quoi leur permettre de stocker sans prendre sur leur espace privé. Une salle de réunion à destination des futurs utilisateurs du site et des riverains est même proposée au niveau -1. Un véritable lieu de vie souterrain, donc, preuve que la ville se réinvente aussi par en dessous. Beaucoup d’auteurs de science-fiction ont imaginé une ville souterraine comme lieu de repli possible en cas d’agression extérieure. Aujourd’hui, les agressions extérieures se nomment excès de circulation, pollution et prix du logement.