Marché nouveau

Le commerce ne finit plus de se réinventer à l’ère du digital. Derrière les vitrines, ce ne sont plus seulement des produits que l’on vend. Le commerce mute vers une architecture hybride, mi-physique mi-digitale, où l’on ne vient plus seulement consommer, mais appartenir à une communauté. À Paris, Andie Ella, la youtubeuse de 22 ans et fondatrice de la marque de thé Milia Matcha a donné une petite leçon de commerce relationnel. La semaine dernière, des milliers de clients ont fait la queue pour visiter son popup store. Pendant quelques jours, la marque a installé son univers dans le Marais de Paris : un espace pensé comme une immersion totale, entre bar à thés, cérémonie japonaise, pâtisseries et échanges exclusifs avec la créatrice. Le lieu ressemblait autant à une boutique qu’à un salon culturel ou un club social. Partout, les enseignes repensent leurs lieux dans cette logique phygitale. Un commerce phygital (physique + digital) combine le meilleur des deux mondes. Le magasin devient un media à part entière, une vitrine où l’on déploie l’univers de marque autour de services bien pensés : atelier de personnalisation, café de quartier, zone de coworking, service de retouche / réparation… dans des décors conçus pour être captés et partagés. Tandis qu’internet apporte la praticité et un large éventail de choix tout en entretenant la relation à distance. Ensemble, ils offrent au client une expérience totale. Et si cette mutation n’était finalement qu’un retour aux sources ? Dans les marchés, hier comme aujourd’hui, tout cohabitait déjà : l’achat, la rencontre, le divertissement. Le commerce du futur retrouve peut-être là son essence la plus ancienne : un lieu où s’échangent autant les biens que les liens.