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Au bureau comme chez soi
Si l’on n’en est pas encore aux chambres capsules proposées à leurs salariés en surchauffe par les entreprises japonaises pour leur éviter les longs trajets leur permettant de venir travailler et de rentrer chez eux, quelques signes avant-coureurs d’une fusion progressive des vies pro et perso émergent déjà ici ou là. Outre l’installation dans nos habitudes du télétravail, on peut citer le succès actuel des locations courte durée à destination des cadres. Dans le monde d’avant, les cadres en déplacement se voyaient désigner une chambre d’hôtel qu’ils occupaient seuls. Désormais, il arrive que leur entreprise leur réserve un appartement… N’est-ce pas avec l’idée qu’ils vont devoir apprendre à partager des moments ? Une manière de leur permettre de se sentir « comme à la maison » (cela tourne à l’idée fixe chez tous les acteurs de l’hospitality) mais avec des collègues… Du côté des jeunes, étudiants ou salariés, les choses bougent aussi. La pépinière Station F propose ainsi 600 chambres aux jeunes entrepreneurs qu’elle héberge. Situées à Ivry-sur-Seine, à dix minutes à vélo de son adresse, il n’est pas nécessaire de posséder un garant pour y avoir droit. Un RIB et une carte d’identité suffisent. Et pour accéder à l’immeuble, il suffit de badger avec la carte Station F… Ici, chacun a sa chambre (meublée) mais partage les parties communes. 85 % des chambres sont prévues pour une personne seule et le loyer comprend les draps, le ménage, le wifi et l’accès à une cuisine équipée. Un café, un restaurant, une boulangerie, un jardin partagé et une salle de sport viennent compléter l’offre ainsi qu’un espace événementiel de 300 mètres carrés permettant d’organiser différentes sortes de fêtes comme autant d’occasions de matérialiser un sentiment communautaire. Difficile, dans ces conditions, d’être encore capable de voir la frontière entre vie perso et vie pro. Entre les résidences étudiants saturées et les loyers qui s’envolent, qui nous dit que, demain, ce ne sont pas les entreprises privées qui proposeront des solutions de logement aux étudiants qu’elles souhaitent ensuite embaucher ?
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