Appart’hôtels

Longtemps regardés comme la Ligue 2 de l’hôtellerie, les appart’hôtels retrouveraient en ce moment les faveurs du public… et des investisseurs. Comment s’en étonner ? Plusieurs motivations sont à l’œuvre, toutes en résonance avec la situation et les attentes actuelles. La première d’entre elles est assurément économique puisque réserver un appart’hôtel, c’est économiser sur ses frais de restauration. Une préoccupation qui ne concerne plus seulement la clientèle d’affaires, la cible originelle des appart’hôtels, mais aussi, désormais, l’ensemble des touristes qui, à travers leurs différentes expériences de locations de courte durée, ont eu le temps de se familiariser à l’usage de la « kitchenette » devenue ici une promesse de liberté et d’autonomie. Entre la multiplication des petits supermarchés de centre-ville, les propositions de restauration à emporter et la diversité des livraisons, il devient tentant d’organiser soi-même ses repas et même de découvrir les spécialités locales. Les séjours hôteliers sont toujours des moments favorables à la découverte. Les grands groupes hôteliers l’ont bien compris et commencent à imaginer des propositions hybrides, mi-hôtel, mi appart’hôtel, pour ne perdre aucun segment de clients. À Rouen, le nouvel hôtel installé par Accor dans l’ancienne Chambre de commerce offre ainsi à la fois des chambres Novotel et des appartements Adagio avec des équipements communs. Un modèle qui ne devrait pas manquer de se dupliquer sous le coup du durcissement à venir de la réglementation concernant les meublés touristiques et du développement potentiel de la pratique consistant à télétravailler dans des lieux habituellement associés aux loisirs. Née avec la crise sanitaire, cette proposition combinant plusieurs types d’offres sous un même toit est appelée à un bel avenir. Il n’y a pas que dans l’automobile que le futur se consommera à l’hybride.