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Vie de quartier
Difficile d’ignorer que, du côté de Sully-Morland, l’ancienne cité administrative a été reconvertie en un lieu mixte comme toutes les grandes villes en raffolent (et particulièrement Paris) et qu’elles se hâtent de définir comme un « nouveau quartier ». Ici, on pourrait davantage parler de phalanstère habité par différentes propositions retenues sur un critère d’éloignement les unes des autres : un hôtel cinq étoiles dont la promesse principale est un accès à une terrasse à la vue époustouflante (conceptualisée par l’artiste Olafur Eliasson pour lui donner une touche instagramable), une auberge de jeunesse, des logements sociaux, quelques appartements (de luxe) à vendre, des bureaux et, bien sûr, une crèche. Dans la cour centrale, réaménagée en cloître, des jardins et un marché de circuit court que l’on a du mal à envisager comme un aimant pour le quartier. Chaque fois qu’il faut « réinventer Paris », la recette est la même : additionner des différences de façon mécanique. Est-ce suffisant pour donner vie à un quartier ? La réhabilitation de la Samaritaine a été faite selon le même principe. Un an plus tard : un grand magasin qui, à certaines heures, a plus de personnel que de clients, des allées de courants d’air et aucune vie de quartier. Essayez d’y trouver une boulangerie. Seul l’hôtel de (grand) luxe est gagnant. Sitôt la Fashion Week terminée, Sully Morland avait déjà retrouvé ses allures de quartier fantôme. Il paraît que l’ouverture d’une boulangerie est prévue… Réinventer Paris ne devrait-il pas commencer par sauvegarder la vie de quartier ?
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