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Téléprésentéisme
Une des caractéristiques du management à la française est assurément d’associer la présence à l’implication. Une source d’étonnement pour tous les anglo-saxons qui fréquentent nos bureaux et un réflexe culturel qui a longtemps conduit de nombreux salariés à théâtraliser leur présence pour signifier que, même absent, ils sont quand même là. Le génie français à l’œuvre. Les uns laissent des affaires personnelles bien en évidence, les autres multiplient les apparitions dans des lieux stratégiques (près de la machine à café ou de l’accueil) à des moments non moins stratégiques (très tôt ou très tard), histoire que personne ne les oublie. Tout cela a été un temps bousculé par le télétravail, mais le naturel ne tardant jamais à revenir au galop, certains sociologues du travail parlent désormais de « téléprésentéisme ». Un phénomène consistant, comme dans le monde réel, à venir se rappeler son existence sauf qu’ici, être présent ne consiste pas à se montrer mais à multiplier les petits émoticônes régressifs sur son écran ou à poster des photos de soi devant son ordi, parfois en présence d’une salade ou d’un sandwich, histoire de bien scénariser sa « téléimplication » et sa volonté d’abattre ses dossiers en cours. Je clique, donc je suis. L’effet est bluffant même si certains employeurs n’ont pas tardé à mettre en place des outils de contrôle de l’activité de leurs salariés comme l’enregistrement des frappes du clavier, l’allumage de la webcam en permanence ou la surveillance des mails. Mais parions que des stratégies d’évitement sont déjà en place.
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