Sous les ponts

Jusqu’au 23 septembre, Parisiens et visiteurs de la capitale peuvent découvrir une exposition en plein air aussi originale qu’inattendue puisque les œuvres sont installées sous les ponts. Lustres de papier sous le pont Bir-Hakeim, projection de graffitis numériques sous le Pont Marie, fils tendus aux effets optiques sous la passerelle Léopold Sédar Senghor, peinture en courbes organiques sous le Pont de l’Alma. Des endroits, qu’habituellement, personne ne regarde, hormis les passagers des Bateaux Mouches qui lèvent la tête et ceux qui dorment dehors… Les structures métalliques des passerelles Simone de Beauvoir ou Léopold Sédar Senghor sont pourtant de toute beauté architecturale et offrent des perspectives inédites sur la ville et le fleuve. L’événement, opportunément baptisé « Sens dessus dessous, la Seine artistique », est né du constat que les expositions ne sont présentes que sur les quais hauts alors que les quais bas sont délaissés. Il vient nous rappeler combien ce qui est en dessous des villes vaut d’être dévoilé et a des histoires à nous raconter. Puisque certains parkings sont déjà reconvertis en champignonnières ou en lieux de stockage et que des terrains de basket ont pris place sous le métro, pourquoi pas des œuvres sous les ponts ? Regarder autrement tout ce qui est tellement sous nos yeux qu’on ne le voit plus n’est-ce pas la première et la plus simple manière de ré-enchanter son quotidien ?