Renaturation

Les signes de réchauffement climatique étant devenus, depuis cet été, aussi visibles que préoccupants, le regard porté sur la ville s’en est trouvé profondément modifié. La « débitumisation » de la ville, qui passait, il n’y a pas si longtemps, pour une lubie verte, est désormais dans les têtes de tous les édiles. Un nouveau mot a même été lancé pour bien affirmer une volonté politique : renaturation. Dans le quartier d’affaires de La Défense, la quatrième édition des Extatiques (jusqu’au 2 octobre) renature à sa façon en supprimant quelques plaques de béton de la « dalle » qui réunit les tours pour y planter de quoi combler butineurs et oiseaux divers et apporter de l’ombre aux passants. Pourquoi l’idée ne se prolongerait-elle pas « indoor ? Redonner de la place aux plantes à La Défense, c’est aussi redonner de la place aux plantes des salariés. Au siècle dernier, nombre d’entre eux avaient, sur leur bureau ou autour, des plantes vertes qu’il était devenu de bon ton de railler car coupables de célébrer l’individualisme. Elles ont donc été priées de quitter les espaces de travail pour laisser le flex office et son idéologie d’indifférenciation des postes régner. Télétravail faisant, n’est-il pas désormais possible de libérer quelques postes de travail pour permettre aux salariés présents qui le désirent de disposer et de s’occuper de leurs plantes ?