Petit lieu

Les grands architectes sont vite vus comme des gourous qui devinent la ville de demain avant les autres. Norman Foster, par sa stature, n’échappe évidemment pas à la règle. Pour lui, le départ des habitants des villes pendant la pandémie ne serait qu’un épiphénomène que de nombreuses grandes villes ont déjà traversé au cours de leur histoire, au XIX siècle et après la première guerre mondiale, en particulier. C’est bien de s’en souvenir. La seule question à se poser est donc de savoir avec quelles attentes ces urbains égarés reviendront en ville. Pour l’architecte, une réponse possible serait de leur proposer un modèle d’habitat modulable qui ne les enferme pas. Il suggère de s’inspirer d’une suite d’hôtel modulable capable de séduire ceux qui ne font que passer en ville (touristes, business, télétravailleurs à temps partiel, provinciaux), mais aussi les étudiants et même les retraités. Des petits espaces compatibles avec ce qu’est devenu le marché de l’immobilier. Particulièrement en centre-ville. Il fut un temps où une élite sociale vivait à l’hôtel toute l’année. Pourquoi ne pas en faire un modèle pour le plus grand nombre puisque les repas et les courses sont de plus en plus livrés à domicile et que les urbains vivent de plus en plus souvent seuls ?