Multidirectionnel

La ville de Paris n’est pas seulement traversée par la Seine. Par les polémiques, aussi, qui s’invitent régulièrement dans les conversations de comptoir. La dernière en date est au sujet des panneaux de signalisation. Trop nombreux, ils doivent disparaître et puis tout le monde a un GPS sur son smartphone, affirment les uns. Qui sont à la mairie. Mais non, tout le monde n’est pas à l’aise avec la technologie et puis les panneaux font partie de l’identité de Paris, comme les réverbères, les fontaines Wallace ou les colonnes Morris, rappellent les autres. Qui n’aiment pas ceux qui sont à la mairie. Les modernes contre les anciens. Les technos contre les poètes. Les panneaux ont pourtant fait beaucoup pour évoluer. Certains combinent direction et temps nécessaire pour s’y rendre à pied. D’autres sont reliés à des applications pour pouvoir interagir avec chacun. Ne vaut-il pas mieux regarder les panneaux d’orientation et découvrir la ville que rester les yeux rivés à son téléphone et prendre le risque de se cogner dans son prochain ? Les suiveurs contre les regardeurs.

La question des panneaux d’orientation est loin d’être anecdotique. S’ils ne peuvent plus (et c’est tant mieux) polluer l’espace visuel par leur taille ou leur trop grand nombre, pourquoi ne participeraient-ils pas au ré-enchantement de la ville en suggérant des parcours alternatifs, des points de vue inédits et des lieux inattendus ?