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L’art au quotidien
Depuis presque dix ans, le programme « 1 immeuble, 1 œuvre » (lancé en 2015 sous l’égide du ministère de la Culture) favorise l’implantation d’œuvres d’art au sein d’immeubles d’habitation ou de bureaux. L’initiative, soutenue dès le début par la Fédération des Promoteurs Immobiliers, est désormais animée par un « club » d’acteurs de la construction regroupant promoteurs, foncières et bailleurs sociaux désireux d’assurer la visibilité d’œuvres d’artistes émergents ou confirmés auprès d’un public le plus large possible. Ce ne sont d’ailleurs pas toujours les milieux les plus modestes qui sont les plus éloignés de l’art… 850 œuvres ont ainsi déjà trouvé leur place à travers ce programme. Les entreprises sont libres de sélectionner l’œuvre et l’artiste de leur choix, des femmes autant que des hommes, de préférence inscrits à la Maison des artistes, mais peuvent aussi bénéficier de conseils « d’art advisors » mis à leur disposition. Pour un ensemble d’habitation implanté en lieu et place des anciennes imprimeries du journal Le Monde, Alice Guittard a imaginé 27 marqueteries de marbre (correspondant aux 27 années d’exercice de l’imprimerie) représentant chacune un événement emblématique de l’année. De la chute du Mur de Berlin (1989) à Je suis Charlie (2015), c’est toute l’histoire de la fin du XXe siècle qui se déroule ainsi sous nos yeux. A La Défense (Courbevoie), Hugo Servanin a convoqué l’IA pour générer trois images s’inspirant du Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet. Sur un vaste mur, trois mosaïques à l’effet cinétique confèrent ainsi une dimension poétique à cet endroit inscrit dans le quartier ultra-urbain de La Défense. Au moment où chacun se demande comment réinventer la ville, l’art a aussi sa réponse à apporter. Il ne s’agit d’ailleurs pas tant ici d’un enjeu esthétique ou culturel que relationnel car la présence d’œuvres au pied des lieux d’habitation ou de travail est d’abord un prétexte à échanges. Un vecteur de liens bien utile dans un contexte social ressenti comme tendu et marqué par l’indifférence. Après la « ville service » marquée par la fonction et l’efficacité, voici la « ville relationnelle » née des échanges et des émotions.
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