Habiter demain

Quand on demande à des architectes et à des sociologues d’imaginer nos logements du futur, leurs réponses sont tellement convergentes que l’on peut déjà clairement entrevoir dans quel cadre nous évoluerons demain. Les halls d’entrée seront équipés d’espaces pour les livraisons, des appartements, voire des immeubles entiers, seront dédiés à la colocation, des salles de réunions seront prévues pour les télétravailleurs et certains appartements seront modulables grâce à des cloisons coulissables. Quant aux toits, ils seront, bien sûr, convertis en roof-tops et jardins à partager. Certains vont même jusqu’à imaginer des immeubles sans ascenseur pour inciter les habitants à faire du sport et leur permettre de se rencontrer ou encore, sans place de parking puisque plus personne ne possédera de voiture, mais la louera selon ses besoins. Les plus nantis, eux, verront revenir le concierge de leurs grands-parents dans une version techno, sorte de Community manager du monde réel chargé de veiller à la fluidité du quotidien : rattraper les livraisons, veiller au bon enchaînement des réservations, s’assurer que le vivre ensemble ne reste pas une intention. Vivement demain.
Le Corbusier parlait de machines à habiter pour qualifier ses constructions. Demain, on parlera de machines à vivre tant notre environnement sera guidé par nos manières de vivre. Concevoir des habitations devient autant un exercice d’architecte que de sociologue. Saisir les attentes comme un exercice de topographie mentale indispensable.