Des lieux mixtes

La ville de demain ne sera pas seulement caractérisée par sa puissance économique, financière ou même immobilière, elle devra aussi être capable de produire de la mixité indispensable à sa vitalité et donc à sa survie. Sinon, elle risque de devenir une succession de ghettos, comme on peut déjà le constater ici ou là à travers ses quartiers polarisés et ses modes de vie uniformisés. Pour limiter les effets conjoints de la paupérisation et de la gentrification, l’enjeu est de repenser les liens et les flux à l’échelle des quartiers pour favoriser les rencontres et les connexions. Pour y parvenir, l’objectif est autant de convertir l’espace public en un espace d’interactions et d’animation que de définir des « connecteurs » capables de les favoriser. Parmi eux, les commerces de proximité et les cafés de quartier figurent naturellement en tête de liste par leur réalité de lieux hybrides, animés par la convivialité et le divertissement, le partage et la rencontre. Mais combien de commerces et de restaurants peuvent encore prétendre promouvoir la mixité et l’échange ? Aujourd’hui, seuls les cafés-épiceries de village assurent encore cette indispensable rencontre entre différents publics. Ceux qui réfléchissent à la ville de demain feraient bien de s’en souvenir et de se demander comment s’en inspirer.