Densification

Alors qu’il est actuellement de bon ton pour chaque édile d’évoquer son intention de dé-densifier sa ville, refrain jamais très loin de celle de la végétaliser et de favoriser les mobilités douces, il est intéressant de relever que le mouvement contraire existe tout aussi fortement. La preuve, s’il en était encore besoin, que la modernité réside bien dans sa capacité à accueillir tous les antagonismes dans un même temps. Le contraire de la « dédensification » porte un nom à la consonance régressive : BIMBY, pour Build In My Backyard. Autrement dit, une invitation à venir construire derrière chez soi, dans sa cour. L’idée est simple : densifier l’espace urbain plutôt que construire toujours plus loin permet de lutter contre l’étalement des villes et contribue donc à la réduction des déplacements. Simple, non ? Quelques habitations posées ici ou là dans des jardins devenus trop grands, entre petites maisons et studios destinés aux étudiants, pourraient ainsi permettre de loger des milliers de Français. La densité n’est pas contradictoire du bien-vivre en ville. L’expérience a déjà été menée avec succès à Périgueux, ville de 30 000 habitants largement urbanisée. Plus d’une centaine de logements y ont ainsi été créés en moins de 5 ans, épargnant cinq hectares de champs dans la périphérie. Certains préfèrent plutôt parler de densification douce car il s’agit d’abord d’aider les particuliers à amorcer le dialogue avec leurs voisins. Difficile de se rapprocher sans se connaître.