De beaux trottoirs

Selon la sixième édition de l’Observatoire des mobilités émergentes, 67% des Français disent préférer la marche à pied dès qu’ils en ont l’occasion. Une pratique plus répandue dans les grandes villes que dans les petites (logique) que l’on retrouverait aux deux extrémités des classes d’âge. En moyenne, nous marcherions 4 km par jour, soit environ 6000 pas. Pas si mal. Autre enseignement : 35 % des Français estime que la place accordée aux trottoirs dans leur commune n’est pas suffisante. Face aux enjeux climatiques, ce sont surtout les voitures électriques et les restrictions d’accès aux villes qui sont évoquées en premier. Plus rarement les trottoirs alors que leur rôle est clé : comment les villes pourraient-elles inciter leurs habitants à marcher davantage sans leur proposer des trottoirs praticables, larges et sécurisés, sur lesquels ni skate, ni trottinette, ni vélo ne pourrait circuler ? Les villes sont (trop) nombreuses à succomber aux zones piétonnes qui conduisent irrévocablement à la dévitalisation des quartiers. Combien d’entre elles pensent à la qualité de leurs trottoirs ? Pourtant, un réseau dense de trottoirs ne pourrait que contribuer à rendre encore plus séduisant le fantasme de la « ville du quart d’heure » où tous ses services seraient à « un quart d’heure à pied ». L’attractivité d’une ville peut autant provenir de ses accès que de ses trottoirs.