Contrainte fertile

Alors que les ressources de la planète s’amenuisent, designers et éditeurs investissent de nouveaux matériaux toujours plus respectueux de la nature. Parmi eux, le chanvre qui, comme le lin, revient sur le devant de la scène parce que biosourcé et à faible empreinte carbone. Mais aussi, plus pointus et inattendus, les filets de pêche, très utilisés au Danemark. Analysés, nettoyés et transformés, ceux-ci sont ensuite fondus puis injectés dans des moules, comme du plastique traditionnel, pour fabriquer des assises. Citons aussi les algues, particulièrement utilisées pour la réalisation de cloisons ou d’objets fabriqués en 3D, ou encore la drêche, résidu issu du brassage des céréales produisant de la bière permettant d’aboutir à un matériau ressemblant à du liège. L’architecte Vincent Loiret a même développé un projet d’économie circulaire nommé Cycle Terre qui transforme la terre crue, excavée lors des grands travaux, en matériaux de construction. Rien ne se perd, tout se transforme.
La prise de conscience des enjeux climatiques est une contrainte fertile pour imaginer de nouveaux matériaux. L’occasion pour les designers de retisser le lien avec la nature et le vivant tout en inventant de nouvelles sensations. L’art vit de contraintes et meurt de liberté.