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Changer le trottoir
Lundi 28 novembre, le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) adressait au gouvernement une recommandation pour aboutir à une définition légale du trottoir comme un espace repérable, séparé de la chaussée et réservé aux piétons. La demande est autant révélatrice de la manière dont les villes évoluent que des tensions qui règnent désormais sur ces espaces qui ont longtemps été associés à la flânerie et à l’art de vivre en ville. Une ville sans trottoirs, c’est une ville sans magasins, sans cafés, sans moments de rencontres. Sans convivialité. Sans plaisir de déambuler le nez au vent. Depuis quelque temps, mieux vaut d’ailleurs ne pas trop avoir le nez au vent et davantage les yeux autour de soi tant le danger peut venir de partout. Des trottinettes qui se faufilent, des velib’ en quête de raccourcis, des terrasses qui s’étendent sans limites. Comme si nous vivions dans un monde où chacun ne pouvait plus progresser qu’au détriment de l’autre. Comme si le trottoir appartenait désormais à tout le monde et plus seulement aux piétons. Conséquence : les risques de collisions s’y multiplient et la crainte d’un danger devient permanente. Avec 15 000 trottinettes en libre-service, la ville de Paris s’interroge sur le « rapport coût/bénéfices » et le « coût environnemental » de leur présence. Bonne question. Elles vont être équipées d’une plaque d’immatriculation, comme à Grenoble ou en Allemagne, afin d’aider la police à mieux verbaliser les infractions. Une fois encore, organiser, c’est commencer par réprimer.
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