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Cartofolie
Rien ne se passe jamais comme prévu. Alors que l’on pensait les cartes d’orientation condamnées, terrassées par les Google Maps et autres GPS qui nous permettent de connaitre, à la minute près, le temps qui sépare notre point de départ de notre point d’arrivée, et peu importe par où on passe, voilà que les cartes papier reviennent sur le devant de la scène. L’environnement redevient une géographie et la topographie, une réalité qui ne se mesure pas qu’en temps. La presse, jamais avare d’hyperboles, parle même de « cartofolie » pour désigner ce soudain engouement, qu’il s’agisse de globes terrestres, de cartes routières ou IGN ou d’une nouvelle génération de cartes, plus esthétiques, proches de l’illustration, mêlant l’artistique, le scientifique et le cartographique pour mieux nous inciter à décaler notre regard sur ce qui nous entoure. Récemment lancée par deux trentenaires, Cartotrain permet ainsi d’appréhender l’étendue du réseau ferré en France pour donner envie de (re)prendre le train. Bien plus efficace que les habituelles critiques faites à l’avion ou à la voiture aux dires de ses concepteurs, convaincus que la culpabilisation ne mène à rien et qu’il vaut mieux changer l’imaginaire du voyage que dénigrer en permanence les habitudes installées. En un clin d’œil, chacun peut ainsi découvrir de nouvelles destinations, des villes, des rivières et des forêts et même des parcs régionaux et nationaux puisque le fond de carte est consacré au patrimoine naturel. Contrairement aux guides, Cartotrain a fait le choix de tout mettre sur un pied d’égalité au lieu de privilégier les lieux déjà associés au sur-tourisme. Un appel à la curiosité. Le lecteur peut ainsi imaginer toutes sortes de destinations sans se sentir influencé et rêver à des possibilités de voyages qu’il ne soupçonnait pas. La carte papier permet de dézoomer (terme très dans l’air du temps…) et d’offrir ainsi une vision globale alors que la carte Internet, elle, focalise l’attention sur le lieu de destination au détriment de son environnement. Le voyage commence quand on déplie une carte. Pas avec Google Maps.
Gardons le lien !
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