Bleisure gagnant

Dans le monde de l’hospitality, le jeudi est le nouveau vendredi. Devenue un avantage social comme les tickets restaurants, la journée de télétravail, désormais attendue par tous les salariés, se retrouve en effet souvent le vendredi (sinon, le mercredi) avec pour effet immédiat de faire démarrer le week-end plus tôt. Personne ne trouverait à se plaindre de ce glissement de calendrier. Surtout pas les compagnies aériennes ou ferroviaires, et encore moins les hôtels qui voient là de nouvelles opportunités de business s’offrir à eux. La fusion des mondes domestiques et du travail ne se limite pas à l’usage du cloud pour accéder aux outils numériques en toutes circonstances ou à la réception de mails chez soi à tous moments, elle a aussi des effets économiques bien concrets. Pour les hôtels, c’est une invitation à reconsidérer leurs offres et à travailler de nouveaux publics : convertir leurs salles à manger en espaces de co-working, multiplier les points de rencontres et d’échanges, suggérer des activités compatibles avec des horaires de bureaux, permettre de prolonger un séjour pro par un séjour loisirs… Pour les apart’hôtels, c’est la perspective d’une nouvelle manne et la garantie d’un avenir radieux tant leur format semble répondre aux réalités de tensions budgétaires et d’autonomie. Idéal pour se sentir « comme à la maison » grâce à des bibliothèques d’objets allant de l’appareil à raclette aux jeux de société. Pour les régions, c’est l’occasion de séduire une nouvelle population, ni touristes en vacances ou venus de l’étranger, ni retraités en goguette, mais visiteurs en mode « bleisure », mot valise né de la fusion de « business » et de « leisure » : découverte d’une ville à travers ses habitants et ses artisans, visites privées pour satisfaire les attentes d’exclusivité, immersion dans la nature et expériences sensorielles en tous genres capables de produire du souvenir… Avec le « bleisure », il n’y a pas de perdants.