Big fatigue

Selon une étude récente de la Fondation Jean Jaurès, entre 30 et 40 % des Français se sentent aujourd’hui fatigués. Toutes générations confondues. Raplapla. Plus envie de rien. De sortir, mais aussi d’aller travailler. Certains parlent déjà d’une économie de la flemme dominée par les jeux vidéo, les abonnements à toutes sortes de plateformes et les services de livraisons à domicile auxquels on peut aussi ajouter les barbecues, les piscines et les trampolines dont les ventes ne se sont jamais aussi bien portées. En nous permettant de réfléchir à nos priorités et en modifiant nos habitudes, c’est peu dire que la crise sanitaire a rebattu les cartes de nos certitudes. Avons-nous eu, une fois dans nos vies, la possibilité de faire une pause comme celle que nous a offert la crise sanitaire ? Née après la seconde guerre mondiale, la société de consommation n’a jamais cessé de nous promettre toujours plus et toujours mieux, perspective baptisée pour l’occasion « progrès » pour faire taire toute envie de contestation. Quant au travail, qui pouvait imaginer que nous passerions aussi facilement au distanciel et que certains pourraient même y trouver du plaisir ? Pas étonnant que les Français montrent peu d’appétit à l’idée de retrouver le monde d’hier. Comme toute crise est synonyme d’opportunités, il devient autant impératif de redéfinir ce qu’est le travail que ce que nous attendons de la consommation pour relancer l’envie d’avoir envie.