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Mobilier vivant
Le mycélium, c’est la partie racinaire des champignons : un réseau de filaments invisibles qui pousse sous la terre. En séchant, il devient léger, solide, isolant, compostable. Bas carbone et renouvelable par nature, voilà qu’il s’impose naturellement comme l’un des matériaux les plus prometteurs du design durable. Précurseur, Eric Klarenbeek a été le premier à le faire pousser en mobilier. Sa chaise imprimée en 3D sert de moule temporaire à la matière vivante, qui se développe jusqu’à solidifier sa forme. Depuis, d’autres créateurs prolongent l’expérience (Maurizio Montalti, Jonas Edvard, Sebastian Cox) et leurs ateliers ressemblent à des serres où les objets poussent lentement, entre culture et fabrication. Le designer devient jardinier. Il ne modèle plus la matière : il la cultive. Chaque pièce devient un organisme qu’on élève plutôt qu’un objet qu’on produit. Une philosophie patiente, où la forme se négocie avec le temps. Ce mouvement rejoint celui du design biophilique, qui cherche à renouer avec le vivant pour mieux habiter ou mieux travailler. Dans les espaces de bureaux, ces matériaux respirants, poreux, naturels favorisent l’apaisement et la concentration. Ils réintroduisent la lenteur, la texture, la vie là où tout s’était figé. Le mobilier cesse d’être un décor pour devenir un écosystème, un partenaire de bien-être. Cultiver un objet, c’est peut-être déjà cultiver une autre manière d’être au monde. Silencieuse, cette révolution pousse.
© Mycelium Chair, Eric Klarenbeek, CC BY 3.0, via Wikimedia Commons (recadrée)
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