
Ni revue de presse, ni magazine, Flair est un instant de réflexion qui s’invite dans le flux de votre quotidien. Quelques secondes de lecture, une fois par semaine, pour vous permettre de reprendre votre inspiration et regarder le monde d’un nouvel œil.
Nouveaux espaces
Alors que certains rêvent de voir un jour les toits de Paris inscrits au patrimoine immatériel de l’Unesco (à Paris, tout est susceptible d’être inscrit à l’Unesco…), des urbanistes, plus pragmatiques, se demandent, eux, comment les transformer pour les adapter à l’époque. Il est vrai qu’à l’heure du foncier rare et du réchauffement climatique, ouvrir la ville sur ses toits pourrait permettre à la fois de la densifier et de la rendre plus vivable. Trois jeunes architectes parisiens, fondateurs de Roofscapes, ont ainsi récemment obtenu leur premier permis de construire pour édifier une plateforme végétalisée de 100 mètres carrés sur le toit en zinc de l’ancienne mairie du IVe arrondissement, désormais reconvertie en Académie du climat (un lieu pour s’informer, échanger et agir !). Une première. Tout en préservant soigneusement l’intégrité des toitures existantes, les projets de Roofscapes permettent à chaque bâtiment de participer pleinement à la résilience urbaine en réduisant l’exposition solaire directe et la surchauffe, en refroidissant l’air par évapotranspiration, en récoltant les eaux pluviales et en offrant des opportunités nouvelles à la biodiversité locale. Les espaces verts partagés ainsi créés en toiture répondent aussi à une demande croissante d’accès directs à l’extérieur et ouvrent des perspectives sur la création de nouveaux communs en ville. Voilà qui n’aurait pas déplu à Le Corbusier qui, il y a 75 ans, privilégiait les toits plats qu’il transformait en gymnases, cours de récréation et espaces de rencontre entre habitants. Visionnaire. Les toits constituent à la fois un nouveau terrain d’expression pour les architectes, un espace de vie supplémentaire pour les habitants des villes et une solution pour ceux, de plus en plus nombreux, qui souffrent de la chaleur au dernier étage. A Paris, l’Apur estime à 32 millions de mètres carrés et à 128 000 le nombre de toitures utilisées ou potentielles. De quoi largement contribuer aux objectifs de la ville face au changement climatique. C’est par le haut que nous nous en sortirons.
Gardons le lien !
Abonnez-vous à Flair ! Le flux et le fow de l’actualité vus par Citti. Cliquez ici !
