Un confort relationnel

La commune de Grand Champ (Morbihan), à 15 kilomètres de Vannes, a inauguré cet été un village de sept tiny houses destinées à héberger les jeunes actifs. Implantée sur l’ancien terrain de camping, chaque tiny house, d’une vingtaine de mètres carrés, bénéficie d’un terrain de 90 mètres carrés et est raccordée à l’eau, à l’électricité et aux eaux usées. Les tiny houses sont disposées autour d’un bâtiment central en bois regroupant une salle à manger, une chambre d’ami, une buanderie et un local à vélos communs pour compenser leur surface limitée. Un hybride de zone pavillonnaire et de terrain de camping, moins consommateur de foncier que la première et plus adapté au logement pérenne que le second, conçu sur un mode réversible puisque construit sans fondation en béton ce qui laisse peu de traces une fois les maisons déplacées ou démontées. Un modèle à suivre pour redynamiser les villages. Outre la dimension économique du projet, solution possible aux difficultés de logement, c’est aussi une nouvelle manière de vivre qui est ici proposée, encore marginale mais qui pourrait bien se développer dans le futur. Elle vient tout d’abord répondre aux envies actuelles d’expérimenter une autre façon de vivre, plus frugale, avec un loyer contenu et sans devoir rembourser un emprunt pendant vingt ans. Elle vient aussi proposer une nouvelle vision du confort, plus seulement matériel mais relationnel, marqué par une attention portée aux voisins et par une vie quotidienne imprégnée de collectif. Loin de la vie en lotissement, toutes sortes d’activités soudent ici les voisins et permettent d’accroître la richesse des interactions humaines : les repas en commun, les réunions sur des points de logistique, les cercles de parole pour réguler le collectif et, une fois par mois, une journée est consacrée à un chantier, une balade ou des jeux, pour nourrir les liens. Le hameau comme une famille moderne. La sobriété semble tout de suite moins austère quand elle est partagée.