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La ville relationnelle
Après des années de ville fonctionnelle, voici le temps de la ville relationnelle. Tel est le propos et le titre du livre de Sonia Lavadinho, Pascal Le Brun-Cordier et Yves Winkin, trois experts de la ville (Ed. Apogée). Si la première vise l’efficacité et se préoccupe des flux depuis sa création, la seconde a pour ambition de favoriser les liens et les expériences partagées. Pour y parvenir, tous les édiles doivent avoir en tête de multiplier les mètres carrés relationnels dans leur ville. Pour les aider, les auteurs ont imaginé sept figures de la ville relationnelle : la Ville de la rencontre (qui nous est déjà familière), la Ville du dehors (qui nous met en contact avec la nature), la Ville amie de toutes les générations (qui réunit), la Ville du tiers solidaire (avec ses espaces d’expérimentations pour de nouvelles manières de vivre), la Ville de la surprise (généreuse en interventions artistiques), la Ville du temps libre (qui favorise l’appropriation de ses différents lieux au cours de la journée, de la nuit et du week-end) et, enfin, la Ville comestible, sans doute la figure la plus surprenante de la liste. L’idée est ici de transformer la ville en lieu de production (fermes urbaines, potagers et vergers) pour renforcer l’autonomie urbaine et recréer des liens essentiels avec la nature, avec les autres et avec soi-même. Elle est aussi de multiplier les espaces de restauration pour permettre de se retrouver et de partager un moment partout et pas uniquement dans les parcs et les squares. Il ne s’agit bien sûr pas, soulignent les auteurs, de mettre en œuvre simultanément ces sept figures mais de les envisager de façon incrémentale au rythme de deux ou trois par mandature. Certaines (la Ville du dehors, la Ville comestible) semblent plus prioritaires pour afficher clairement une mutation, d’autres peuvent, en revanche, rester de l’ordre du ponctuel comme la Ville de la surprise ou la Ville du tiers solidaire. Aux élus, aux techniciens et aux concepteurs de se saisir de ces sept figures de ville désirable pour donner vie à la Ville relationnelle : une ville animée par l’idée de remettre l’humain et le vivant au cœur de la régénération urbaine.
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