Hybridité

Demain, ce ne seront pas seulement les voitures qui rouleront à l’hybride, mais l’ensemble de notre société. Pas un secteur ne devrait échapper à ce mouvement (cette pensée ?) caractéristique de la modernité actuelle. Ici, ce sont des restaurants qui se veulent être aussi des bars, des espaces de co-working et même des boîtes de nuit. Là, des magasins qui ne vendent pas tant des produits qu’un état d’esprit et une esthétique tellement affirmée qu’ils ont abandonné tout désir de paraître spécialisé pour être perçus comme des lieux communautaires. Un peu plus loin, ce sont des gares qui prennent des allures de hubs de services pour les habitants des villes ou encore des lieux de co-living dont l’ambition est de brasser les générations autant que les conventions. Le monde du travail n’échappe pas à la vague. Les frontières entre les moments personnels et professionnels deviennent poreuses, les espaces de travail se partagent de plus en plus pour favoriser les rencontres et les interactions sociales, les esthétiques se rapprochent au point de troubler les impressions. Comment expliquer le succès de l’hybride si ce n’est en y voyant l’expression très contemporaine d’un renoncement à choisir et d’une utopie douce promesse d’une vie plus intense. Qui pourrait résister ?