Feu piéton

Début avril, ce fut le vote sur la pérennité des trottinettes parisiennes en libre-service. Le résultat fut sans appel en dépit du lobbying massif organisé par les opérateurs impliqués dans le résultat de la consultation. Les influenceurs sont, de toute évidence, plus efficaces pour faire se déplacer leurs followers en boutiques que dans les bureaux de vote… Fin avril, voilà que sept villes (Metz, Nancy, Nantes, Nice, Strasbourg, Toulouse et Versailles) débutent un test de « feu piéton » qui devrait durer deux ans. Il s’agit ici d’avertir le piéton inattentif du passage prochain au rouge en faisant apparaître un « bonhomme jaune » entre les habituels verts et rouges. Une manière de lui signaler qu’il ne dispose plus que de quelques secondes pour s’engager… Pourquoi pas. En 2022, les piétons constituaient 15% de la mortalité routière… Certains se réjouiront de cette soudaine attention portée à une catégorie d’urbains pour qui la vie sur les trottoirs est devenue « stressogène » depuis que le développement des mobilités douces a été décrété prioritaire. D’autres ne manqueront pas de voir cette initiative comme l’ultime signe d’une volonté de réguler les comportements urbains. Quelle sera la prochaine idée ? Mais, à trop vouloir matérialiser le temps (ici, le temps qu’il reste mais, ailleurs, le temps d’attente) ne risque-t-on pas d’en faire un point de fixation qui empêche de regarder autour de soi … et donc une source potentielle d’autres accidents ?