Micro living

Signe de la crise du marché de l’immobilier autant que de la créativité de ceux qui l’animent, voici que l’on parle à présent de micro-living : des logements de taille réduite pensés pour des travailleurs nomades. Le microliving s’adresserait à ceux qui n’ont pas réussi à trouver une place en coliving ou qui trouveraient les apart’hôtels pas assez exclusifs à leur goût. Une sorte de coliving avec soi-même. Une société, Atom, en a fait son positionnement. Elle rénove et loue des micro surfaces qui deviennent ainsi de mini pieds à terre haut de gamme à destination des travailleurs en mission ou pour quelques jours à Paris. Mesurant moins de 15 mètres carrés, ces micro logements se seraient appelés chambres de bonnes dans le monde d’avant, mais les bonnes ayant disparu et leurs chambres, devenues des objets de spéculation, il était devenu nécessaire de leur trouver un nom en phase avec la start-up nation. Chaque nom produit son propre imaginaire. L’exercice de conversion relève cependant du défi puisqu’il s’agit ici, pour devenir une solution alternative à l’hôtellerie urbaine haut de gamme, de faire entrer dans un espace plus que contraint, une literie hôtelière, une salle de bains, de l’électroménager et même, parfois, un home cinéma, histoire de posséder un élément différenciant. Selon l’Atelier parisien d’urbanisme (l’Apur), Paris posséderait plus de 100 000 chambres de bonne, dont 85% ne serait pas habitées, qui s’échangeraient en moyenne autour de 80 000 euros. A ce prix-là, seule une offre haut de gamme peut assurer la rentabilité attendue. Se dessine ainsi peu à peu le visage des métropoles de demain où les visiteurs représenteront une part non négligeable de leurs habitants parmi lesquels beaucoup vivront seuls et/ou dans des logements de taille réduite. A Tokyo, les appartements dits de « trois tatamis » (soit 9 m2) rencontrent un succès croissant auprès de ceux qui ne veulent pas quitter une ville devenue trop chère. Nous pouvons déjà deviner ce qui nous attend.